T'attraper si je peux ? Bah de 1° j'ai le badge et de 2° la condition physique qui me le permet ⌂ Laze

Qu'il y a-t-il de bien extraordinaire à faire dans un endroit pareil à Carsoli ? Tout paraît si paisible ; la vie avance au gré des saisons et des tournants politiques que ce soit à l'échelle nationale ou régionale. Alors les gens s'y font et continuent de vivre avec les nouvelles règles. S'il y a une chose que Lazaro sait inaltérable c'est la relation que l'on entretient dès le départ avec quelqu'un. Bonne ou mauvaise, faste ou nocive, il est toujours possible d'y mettre fin mais pas de la modifier. Si le doyen des Zuccarelli ne s'entend pas avec celui des Lombardi, cela ne date pas d'hier et ne changera pas demain. Mais cela n'a en rien empêché que l'adolescence de Lazaro soit étroitement liée avec celle de la plus jeune des Lombardi : Gina et lui ont partagé un banc de classe, une table de cantine, une boîte à tartines, des sorties extra-scolaires, et sont restés de véritables amis après la certification. Dès le début, on pouvait sentir que l'histoire était ainsi écrite. C'est un exemple parmi tant d'autres, sûrement le plus agréable à raconter puisque le père de Gina ne tient pas rigueur à Lazaro de ce qui se serait passé avec son père bien avant sa naissance. Dans un registre opposé, Lazaro a un jour découvert une couverture aux activités peu avisées de Daniele Bianchi et a confronté l'homme dont l'influence touche trop de points sensibles de Carsoli pour le condamner. Alors Lazaro ferme les yeux sur ce qui se passe et sans être conflictuelle la relation entre les deux hommes est vouée à rester en équilibre précaire avec l'espoir qu'aucun ne franchisse la ligne rouge dans son attitude. Les liens, peu importe leur nature, sont essentiels dans le quotidien de Lazaro : son jogging matinal trois fois par semaine il le court accompagné, ses pauses en journée il s'arrange pour manger avec une connaissance, les quelques soirées organisées il ne s'y rend que si un collègue ou un ami est disponible pour l'y suivre. En dehors de ses heures de service, il n'y qu'une fois de retour chez lui à la nuit tombée et lors du petit déjeuner qu'il ne sollicite la présence de personne.

Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, Lazaro préfère exécuter ses tâches seul sans l'aide de personne. Cette dissociation privé-professionnel est largement due à sa manière de fonctionner et de voir les choses sous certains angles : les compétences qu'il a acquises, Laze a toujours voulu faire en sorte qu'il ne les doive à personne d'autre qu'à lui-même. Sa promotion interne a nul doute été appuyée par un membre de l'entourage à son père, mais dans l'application il ne veut personne pour faire les choses à sa place. Cependant, on lui refile souvent les cadets et apprentis à former, parce que Laze se distingue par cette faculté à ne pas les enfoncer quand ils font une erreur face à laquelle plusieurs instructeurs se montreraient intransigeants. Alors Laze s'adapte, ne rechigne pas et tente de dispenser le strict nécessaire pour que le novice puisse être affecté sur l'un des secteurs ou dans une commune voisine. Mais il est soulagé lorsqu'il reprend seul sa voiture de patrouille et qu'il est le seul à s'asseoir à son bureau dans un commissariat en open space.